3 MOIS & CHARLINE


Les fameux 3 mois.
Je pense que je ne suis pas la seule maman à avoir espéré ce moment, sorte de phare que je regardais au loin se rapprocher de jour en jour alors que je bataillais sur une mer parfois bien agitée.

Je le savais depuis le début que la période amenant jusqu'à cet âge était la plus difficile.
Et ça n'a rien de surprenant d'ailleurs car on ne peut pas demander à un petit bout de rien du tout qui a vécu au chaud et sans sensation de faim pendant 9 mois de s'adapter instantanément au monde extérieur.
3 mois est le temps nécessaire à cette adaptation, autant pour le bébé que pour les parents.

Ce mois-ci a été plutôt positif.
Charline aime parler, elle essaie de gazouiller des " areu ", fait de nouvelles intonations et adore quand je mets mon visage en face du sien pour l'encourager à chaque tentative de parole.
Quand je lui dis " maman " je vois ses yeux qui s'illuminent.
Et puis d'un coup elle attrape le hoquet parce qu'elle ne sait pas encore bien comment ça fonctionne, la respiration et le langage, mais je lui dis que c'est pas grave parce que moi aussi des fois je l'ai encore, le hoquet.
Elle comprend aussi que le lapin qui pend au dessus d'elle sur son tapis d'éveil se laisse attraper. Alors elle approche tout doucement ses bras, loupe sa cible, y revient et le touche alors du bout de ses petits poings encore serrés.
Elle aime bien aussi attraper sa balle qui fait du bruit parce qu'il y a des trous qui laissent ses petits doigts bien s'accrocher.
Elle adore regarder tout ce qui se passe. Tellement, qu'à mon premier rdv pour la rééducation du périnée, la sage-femme a du la prendre dans ses bras car, pas contente de rester allongée contre moi, elle voulait tout voir pour ne pas perdre une miette de ce qui se passait.

Bien sûr, certains moments n'ont pas été aussi faciles.
3 soirs de suite elle s'est mise à réclamer à téter toutes les 30 minutes de 19h à 23h30.
Puis, pendant quelques jours, elle pleurait après avoir tété un sein. Puis après avoir tété le deuxième. J'ai cru comprendre que c'était pour me dire quand elle avait assez mangé.
Même après 3 mois, le décryptage reste donc très aléatoire puisque l'autre fois j'ai mis plus de 4 jours à comprendre qu'elle n'aimait pas que je lui donne le 2ème sein juste après le premier. Qu'elle aimait faire une pause, tenue au bout de mes bras à regarder la vie se faire pour reprendre ensuite son repas, toute contente.
Et combien de fois ce mois-ci je l'ai couchée pensant qu'elle voulait faire une sieste pour me retrouver à la relever 5 minutes plus tard, plus réveillée que jamais ?

Sincèrement ce 3ème mois, j'ai toujours autant l'impression de ne rien comprendre à ce que je fais, d'être encore des fois dépassée parce que je ne comprends pas toujours les besoins de Charline, mais bon, j'y vais quand même !

En résumé, ces 3 mois n'auront pas été de tout repos autant physiquement que psychologiquement.
J'ai appris une chose qui me paraît cependant essentielle.
Durant cette période, aucun pleur de bébé n'est un caprice.
À cet âge ça n'existe pas.
Les pleurs sont des signes extérieurs que quelque chose ne va pas ou le gêne. Je ne sais pas vous, mais moi, quand quelque chose me gêne, je fais tout pour que ça arrête de m'importuner. Qu'on ne vienne pas me dire " ça va, tu peux supporter de ne pas être à l'aise non ? "
" Il faut bien qu'elle se fasse les poumons " ou " laisse la pleurer sinon tu ne t'en sortiras pas " sont autant de conseils qui n'ont aucune réalité pour un nourrisson qui ne demande rien d'autre que d'être accompagné et guidé dans ce monde extérieur si nouveau pour lui.

Mon seul souci finalement, ce ne sont pas les tétées, les pleurs ou les siestes ratées.
C'est de prendre soin de Charline comme j'aimerais qu'on prenne soin de moi.

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